Story of Alys Seesea and Deesse : The curse of the Sword
VI
Elle se tient là, immobile, silencieuse, mais l'équilibre est rompu.
Elle ne regarde plus par delà.
Un autre regard la croise, fantomatique, inquisiteur, transperçant
jusqu'au plus profond de son existence.
Une nouvelle perspective apparaît alors devant elle.
Un monde où une main se lève, frêle mais soutenue
par d'autres, et, malgré le destin, les désastres et la
colère divine s'élève jusque là haut et défie
la plus haute autorité. Une main similaire à la sienne,
mais armée d'une volonté inébranlable et d'un courage
inexplicable. Une main humaine qui alors frappe, faisant trembler les
fondations d'un palais céleste et balayant les fausses déités
qui dictaient leurs lois sur les hommes. Le pouvoir au sommet s'effondre.
La reine n'est plus reine.
Elle est là, silencieuse. Elle erre parmi les trésors d'une
ère sanglante, aspirant à la paix mais toujours rappelée.
Ceux qui se trouvent à ses cotés se déchirent pour
avoir ses faveurs. Les troupes qui l'accompagnent perdent la raison et
leur chemin, ne sont plus habités par le courage mais par la folie
furieuse. Toujours plus loin, encore et encore, jusqu'à ce que
leurs corps se consument, dépouillés de tout héroïsme.
Il ne reste alors plus qu'elle, vestige d'un temps autrefois béni
et maintenant corrompu, scellée dans une éternité
et pour une éternité... jusqu'à ce que le cycle recommence
et que le destin la réveille entre les mains d'un autre.
Les braves ne sont plus.
Elle n'est plus la multitude, l'omniscience, le songe à l'émerveillement perpétuel.
"F-, faut-il aller aussi loin?"
"Je n'ai pas le choix, A-. Les machines ne peuvent pas être
réparées indéfiniment. Tôt ou tard, il aurait
fallu trouver un moyen pour les remplacer. Et j'ai trouvé le substitut
idéal."
"Mais, F-, ce n'est pas une machine..."
Il l'a invité, lui, lun des seuls qui ont pu reconnaître sa véritable existence, l'a emmené dans cette enveloppe de chair glacée et lui a donné cette mission.
"Sa capacité à mémoriser et retranscrire
surpasse de loin tout ce que nous utilisions. Et ne parlons pas de sa
durée de vie...Je suis fier de moi! Et toi aussi, A-, tu m'as été
d'un grand secours..."
"Je suis désolée, jaurai voulu mieux te connaître
dans de meilleures circonstances. J'espère que tu apprécieras
ta nouvelle existence, C-..."
"Sois fière de toi, C-, car tu fais partie de ces nouvelles
vies qui seront d'une plus haute importance ici bas..."
Elle est devenue unique.
Et, lorsque qu'ils ne furent plus, elle resta seule.
Seule et unique.
Elle n'est plus déesse.