The Story of the Blue Sword : Prelude of Heroes

Une femme se tient au sommet d'une falaise qui surplombe une mer déchaînée. son visage est caché par le virevolte des ses cheveux bleutés qui dansent avec le vent. Elle surveille l'horizon. La nuit s'achève.
Soudain, les premiers rayons de soleil apparaissent, effleurent la ligne claire, venant frapper la personne de leur aura éclairant.
Soudain, elle lève le bras gauche, d'un geste mesuré et ferme, avec vigueur, la main en direction de l'océan. Un arc-en-ciel éclatant de couleurs s'échappe de son dos, projetés de toute part.
La femme fait alors un pas de plus en avant...et se laisse chuter, le corps en avant. L'on peux distinguer une multitude de plumes s'envoler, aux multiples facettes. Des ailes.
La femme les déploie pendant sa chute, et, aidée par les courants aériens, se redresse avec grâce avant de planer par dessus l'onde, à une vitesse de plus en plus rapide. Elle se met à s'envoler de plus en plus haut, comme propulsée par les vents, et disparaît à l'horizon, laissant derrière elle, sur la corniche, l'ombre d'une tombe.

Un ange?


Une ville, une mégalopole, avec ses gratte-ciel, ses habitants pressés, son agitation, sa fumée.
Mais loin du vacarme de la vie active, un être se morfond, isolé dans une ruelle sombre, assis parmi les poubelles. Son visage est hirsute, négligé, ses traits profondément tirés. Ses vêtements sales sont en ruine. Le regard vide, il tente désespérément d'évaluer le contenu de sa bouteille d'alcool, qui est vide. Il essaie d'oublier, mais un petit objet métallique suspendu à son coup refuse d'accéder à son désir, et, pire que cela, le ramène constamment à la réalité. Il ne peux pourtant pas le jeter, car c'est l'unique objet de valeur qui lui reste : un médaillon rouillé et fermé.
Las, il laisse tomber la contemplation de la bouteille, jouant machinalement avec son seul trésor.
Un éclat de lumière vient alors frapper l'objet, qui se met à briller avec une intensité sans pareille pendant un court instant. Ebloui, l'être projette son regard vers l'origine de cet événement. Une traînée de nuage, étrange et furtive, vient de le croiser...

Un homme.


Grommelant son infortune, Dahna descendit de sa monture. Constatant les blessures aux sabots de son cheval, elle comprenait maintenant qu'il avait peine à avancer depuis la matinée. La route rocailleuse couverte de neige devenait de plus en plus difficile à suivre dans ces montagnes, et le vent qui se levait prévoyait une tempête tout proche. Les risques de glisse et de chute étaient devenus trop élevés pour continuer son chemin de cette manière.
- Ce n'est pourtant pas un orage qui va m'arrêter! J'en ai vu d'autre, moi! En plus, c'est le seul chemin pour arriver en Enrika du Sud, se dit-elle. Et une fois que je serais là bas, je les ferai payer...
Le ton de sa voix se fit plus dur. Elle serra sa ZweiHander dans ses mains, qui semblait pulser d'approbation, pour se donner du courage, puis rangea son arme et continua à traverser les montagnes, tenant son cheval par la bride.
Quelques instants plus tard, l'épée à deux mains se mit de nouveau à pulser, ce qui mit immédiatement la jeune femme en alerte.
- Red Helling? Un danger...?
C'est alors qu'elle pu apercevoir un bref éclair dans le ciel, malgré la présence de nombreux nuages.

Une louve.


- Bon, je commence à en avoir marre de l'eau salée et de poisson cru. Je fais pas un régime moi!
Celui qui parlait d'une voix nasillarde ne reçu comme réponse de son entourage qu'un long silence océanique agrémenté parfois de quelques clapotis de vagues qui se heurtait à son bateau de fortune. Le garçon, vêtu d'une tunique verte humide, effectua un bras d'honneur à la mer qui lui faisait face, avant de se retourner boudeur. Devant lui...la mer lui faisait de nouveau face. Il se tourna encore et encore, mais c'était peine perdue. Une immense surface bleutée l'entourait. Soupirant de ses vaines tentatives d'espiègleries, il se renversa sur son radeau, contemplant le ciel, grignotant une arrête de poisson entre les dents.
- Ah la la! Qu'est ce que je fais dans cette galère. Et dire que si je n'avais pas pris la mer, je n'aurais pas fait ce rêve débile et je ne serais pas dans une telle situation. Et bien sûr, pas un marin à l'horizon pour me secourir. Enfin, je suis un héros moi, je vais me débrouiller tout seul.
Il tourna sa tête vers son sac, ou plutôt ce qu'il en restait. L'amas de maille de toile moisi était entrouvert, laissant dépasser un vieux grimoire qui avait survécu à la précédente tempête.
Le héros détourna immédiatement la tête, se grattant une de ses oreilles fines et pointues.
- J'ai dit : je vais me débrouiller tout seul!
Une petite embardée secoua le radeau, faisant tomber le livre, qui s'ouvra comme par hasard devant lui.
- Bon, juste un petit coup d'oeil alors. Et puis un héros doit savoir utiliser ce qu'il a sous la main quand il faut, maugréa-t-il en s'approchant furtivement de l'objet convoité.
Alors qu'il s'approchais du grimoire, un coup de vent puissant ferma brusquement l'ouvrage et le fit s'envoler, risquant une chute fatale dans l'eau si le garçon ne s'en était pas emparé avant qu'il n'aille plus loin.
Le vent fit également tanguer dangereusement le radeau, ce dernier manquant de se retourner.
- Par Zelda! Qu'est ce qui a pu provoquer ce remous! s'exclama le garçon.
Il leva les yeux au ciel, et pu apercevoir, malgré l'intensité douloureuse du soleil, une ombre ailée déjà lointaine traversant au dessus de l'océan.

Une légende.


Debout sur le ponton du bateau, Valis admirait le paysage qui pourtant n'offrait rien de spectaculaire : il n'y avait que du bleu à perte de vue. Pourtant, pour elle qui n'avait jamais vu la mer, c'était une découverte. C'était la première fois de sa vie qu'elle voyageait sur un paquebot, et c'était une occasion de découvrir ce dont se vantait tant ses camarades de classe. La mer! Sujet de bien des légendes et des fantasmes. Comme la terre, un élément que l'on ne peux contrôler que si l'on arrive à entrer en communion avec elle.
Une bourrasque commença à lever sa jupe, ce dont elle empêcha l'action en la rabattant pudiquement de ses deux mains. Et bien voilà quelque chose qu'elle demanderait à la Déesse Valis lors de sa prochaine rencontre : lui donner autre chose qu'une armure composé d'une jupe si courte!
Et, accoudée à une rambarde, rêveuse, elle se mit à se souvenir à sa rencontre avec l'entité qui avait complètement changé sa vie.
Elle n'était qu'une simple collégienne lorsqu'est apparue devant elle la Déesse Valis. Celle-ci devait choisir une élue qui irait combattre le mal, portant une épée de justice : l'épée Valis. Etait-ce vraiment une coïncidence d'avoir le même nom que celui d'une Déesse? Ou bien était-ce une destinée qui avait été déjà toute tracée?...
Malgré ses interrogations, elle avait accepté l'épée, et avait décidé de s'entraîner dur pour pouvoir remplir sa mission. Mission qui débuterai à son arrivée en Enrika.
Secourir un pays en proie au désastre et à la panique était une dure tâche, mais heureusement, se disait-elle, il semblerait que d'autres Héros participaient à ce devoir. Elle avait remarqué ce jeune chevalier aux cheveux de braise au port qui devait partir avec quelques jours de retard par rapport à elle, avait-elle entendu...
Un éclat de lumière ne provenant pas du soleil attira son attention a quelques centaines de mètres du navire. Elle n'eut pas eu le temps de discerner la trace qui se déplaçait à toute allure dans l'horizon, car son regard tomba sur une petit embarcation à la même distance, contenant une étrange créature toute verte qui n'arrêtait pas de gesticuler.

Une justicière.


Navigant à toute allure, le bateau filait tout voile dehors, aidée comme par enchantement. A son bord, un marin et un jeune homme qui s'accrochaient comme ils pouvaient.
- Dites, messire le marin, à combien de temps estimez vous notre arrivée à Enrika? Cria le rouquin, manquant avaler de l'eau en ouvrant la bouche.
- A cette vitesse ce sera très bientôt, et j'espère arriver là bas entier mon gars! lui répondit le marin tout autant éclaboussé. Jamais vu ça de ma vie! On dirait que mon bateau est poussé ou tiré par quelque chose! Dites, vous seriez pas un peu magicien par hasard?
- Je possède quelques dons, mais pas le pouvoir de transformer un bateau en poisson! Mais il m'arrive ce genre de petites choses parfois...
- Je vois la côte! Accrochez vous mon gars, ca va cogner sec si on continue à cette vitesse!
Comme guidée par une force divine, le bateau accéléra encore plus sa vitesse jusqu'à arriver au point de non-retour, l'entrée dans le port d'Enrika. Brusquement, il décéléra, manquant de faire passer par dessus bord ses passagers, pour finalement s'arrêter net sur le ponton, comme de rien n'était.
Sans demander son reste, la marin accrocha son véhicule et débarqua aussi rapidement qu'ils étaient arrivés. Reprenant ses esprits, le jeune homme prit ses affaires et quitta le bateau.
- Ce sera gratuit pour toi, monsieur le chevalier, j'ai pu économiser un trajet dangereux à cause de vous. Mais ne revenez plus me voir, enfin, revenez dans longtemps!
- Merci beaucoup, mon ami, et je vous jure que par mon honneur de Chevalier Runique je ne vous causerai plus de soucis.
- Ben tiens! Quand je raconterais ça aux autres, ils me croiront jamais, grommela le marin en se dirigeant vers la taverne la plus proche.
Soupirant de soulagement, le jeune homme contempla les environs. Les marins déchargeant leur marchandise, la foule des jours de marché était toujours aussi importante...la ville d'Enrika ne semblait pas trop souffrir de la récente invasion inexpliquée de monstres dans la région. Ou du moins, pas encore. Mais c'était à lui, Adorya Christian, Chevalier de la Rune, de trouver les raisons à cette soudaine attaque.
Humant l'air frais du poisson pourri, Adorya décida de quitter les lieux en direction du château d'Enrika qui lui faisait face sur la colline la plus proche. Il ne remarqua pas une plume se déposer sur son épaule pendant un court instant, étincelante et fragile, avant de se faire balayer par le vent et se perdre dans la mer. Le soleil déclinait déjà ses derniers rayons de lumière à l'horizon...

Un héros?...