Stories of the Blue Sword :

Story of Alys Seesea and Candoloris

 

Alys : Cela a commencé à la fin de la Bataille du Crystal…A l’époque, je venais juste de perdre tous mes amis, et le seul être pour qui je commençais à avoir des sentiments était en fait un robot qui s’était sacrifié pour que je survive…J’étais si seule…Sur les lieux du combat, il ne restait plus que désolation, ruines…et l’Epée…Le Pouvoir.

Candoloris : Ils m’ont réveillé. Ils ont réveillé le Pouvoir. Quiconque réveille le Pouvoir doit s’attendre à des conséquences désastreuses sur son univers, son monde, sur soi. Quel inconscience…

Alys : Nous avons cherché, nous nous sommes battus, nous avons rassemblé tous les indices pour retrouver ce qui nous permettraient de changer le monde. Mais il ne restait plus que moi. Je devais le faire. Je ne voulais pas le faire mais je le devais. Alors j’ai pris l’Epée…Le Pouvoir…et sa Malédiction.

Candoloris : Surprise que quelqu’un d’aussi faible d’esprit ait accès à l’Epée, c’est avec une diabolique cruauté que je lui aie accordé le Pouvoir. Le Pouvoir de tuer. Le Pouvoir de souffrir sans mourir. La Malédiction du Pouvoir.

Alys : Enchaînée à l’Epée, je voyais avec horreur mes victimes tomber les unes après les autres dans d’horribles souffrances. Les lames tranchaient ma chair, les sortilèges blessaient mon âme, mais j’étais encore là, vivante ou presque. Personne ne pouvait m’arrêter, pas même moi. Le Pouvoir s’abreuvait du sang des autres, à chaque fois me rendait juste assez de force…pour pleurer.

Candoloris : Esclave du Pouvoir. Voilà maintenant ce qu’elle était devenue. Cherchant le repos dans la mort sans jamais la trouver, tentant de dormir et toujours réveillée. Je punissais ainsi à travers elle tous ceux qui osaient troubler mon sommeil.

Alys : Comment se libérer du Pouvoir ? Comment briser la Malédiction ? Je ne pouvais pas me débarrasser de l’Epée car toujours elle me revenait. Je ne pouvais pas me tuer car toujours je revivais. Je ne pouvais pas m’isoler des autres car toujours ils me retrouvaient pour tenter de me la voler, sans toutefois jamais l’obtenir. Mais, pourquoi tiendrais-je tant à la conserver ? Au-delà de la Malédiction, n’est ce pas ma seule compagne ? Et si….Et si….

Candoloris :Je me suis amusée à l’observer durant toute son errance, riant de son malheur, de sa souffrance. Je l’ai vu mourir dans la souffrance, renaître dans la souffrance, pleurer son malheur…mais jamais elle ne m’a maudit, jamais elle ne m’a détesté. Accepterait-elle son destin ? Non, ce n’est pas cela, car elle voulait se débarrasser de l’Epée. Pourquoi ? Pourquoi tient-elle tant à conserver ce qui lui fait le plus souffrir ? A moins que… à moins que…

Alys : J’ai appris à contenir ma douleur, j’ai appris à contenir mes pleurs. J’ai appris à respecter le Pouvoir sans me résigner, j’ai appris à comprendre l’Epée. Et, je crois que j’ai trouvé…Je…

"…Une fois encore, un monceau de cadavres gît tout autour de la jeune fille, son épée s'abreuvant encore du dernier massacre. Mais cette fois ci, ni larme ni sanglot ne s'affichait sur son visage, simplement une tristesse.

Ainsi donc elle a finalement totalement cédée au pouvoir de l'Epée, pensa Candoloris qui la contemplait de loin, cachée dans l'ombre. Ce n'est plus qu'une machine à tuer. Il est donc temps d'en finir…"

Candoloris : Il était temps de reprendre mon dû, temps de reprendre mon Pouvoir. Je la laisserais enfin mourir, sans cruauté ni compassion, car telle est ma nature, car je suis Le Pouvoir. Ce qui s’était passé devait servir de leçon, de punition pour les générations à venir. Et pourtant, quand je me présentais à elle pour le récupérer…elle refusa.

"…Ancienne chevalière, dernière de la lignée Valis, il est temps pour toi, énonça la Candoloris tout en s'affichant devant elle.

Je savais...je savais que tu finirais par te montrer, murmura la jeune fille. Tu es l'incarnation de ce que je tiens dans les mains. Tu es l'Epée.

Si tu as le savoir, alors tu sais ce qu'il te suffirait de faire pour connaître enfin la paix de ton âme, répondit Candoloris.

Oui, je le sais.

Alors, qu'attends tu?

Non, je ne veux pas. Je ne te rendrais pas l'Epée.

…(silence) Alors tu es devenue l'esclave de l'Epée corps et âme. Tu vis et frappes pour elle. Tu n'existes plus en tant que tel. Il est donc mon devoir de te retirer l'Epée de gré..ou de force."

Alys : Je compris que Le Pouvoir de l’Epée était seul, terriblement seul. Du fait de sa nature, elle ne pouvait se joindre aux autres sous peine d’engendrer de terribles catastrophes. C’était cette solitude qui l’avait rendu si méprisante, si sournoise. Mais je ne lui en veux pas. Parce qu’il ne me reste plus rien, parce que je peux me libérer de mon passé, parce que je peux recommencer une nouvelle vie…j’accepte le Pouvoir et l’Epée.

"Une onde de choc fulgura vers Alys, qui la reçu de plein fouet. La violence du sort la projeta sur un sol déjà ensanglanté. Hoquetant de douleurs, elle se releva péniblement, son corps couvert de blessures…pour recevoir de nouveau le même sort et de nouveau s'écrouler par terre.

Je pourrais faire ce qu'elle me dit, je pourrais peut être enfin trouver le repos…ces mots résonnais sans cesse en elle en une migraine permanente.

Mais ce ne sera pas juste. Injuste pour "elle". Je serais egoïste de trouver le repos et la laisser seule. Elle serait seule de nouveau…Non. Il faut que je tiennes bon. Il faut qu'elle comprenne…

Et Alys se tint fébrilement debout, à nouveau, encore et encore, subissant et supportant le puissance destructrice du Pouvoir…"

Condoloris : je me confrontais à elle, mais depuis peu elle était devenue forte. Elle était sure d’elle, si calme et confiante…et pour la première fois j’en fus perturbée, moi le Pouvoir, si perturbée qu’elle réussit à briser l’Epée…briser la Malédiction…

"Pourquoi t'obstines tu?

Apprécies tu tant la douleur au point de vouloir en recevoir de l'Epée elle même? N'as tu pas déjà tant souffert?

Soit. Si tu y tiens tant que cela, je ferais disparaître ton corps de ce monde, mais ton esprit subsistera, afin que tu puisses errer dans la douleur jusqu'à l'éternité.

…Non…je ne veux pas mourir…pas maintenant…

Tu ne veux pas mourir, mais tu ne veux pas me rendre mon bien?

…mais je ne te rendrais pas l'Epée! Alys brandit alors l'Epée, et se transperce le ventre avec. Et c'est la jeune fille couverte de sang, haletant de douleurs et brûlée pas les feux du Pouvoir que s'esquissa sourire. Si tu tiens tant que ça à l'Epée, viens le chercher par toi même!

Qu'il en soit donc ainsi, dit la dame blanche, qui tout en prononçant ces paroles leva la main d'un geste ample. Un eclair traversa les yeux d'Alys, qui fut alors prise d'une soudaine paralysie, incapable de faire le moindre mouvement.

Rien ne s'oppose maintenant à la restitution de l'Epée, énonça Candoloris tout en s'approchant d'Alys. Ses doigts se refermèrent alors sur le pommeau de l'Epée qui transperçait toujours la jeune fille. L'Epée va maintenant être unifiée à nouveau et se rendormir.

Non!

La soudaine réaction d'Alys immobilisa un instant la Déesse. Un éclat de lumière illumina les protagonistes, et lorsque celui-ci se dissipa, la scène se deroulait d'une tout autre façon. Le jeune fille se tenait maintenant derrière Candoloris, l'empoignant du mieux qu'elle pouvait. Cette dernière tenait toujours la poignée de l'Epée, mais une partie de la lame était brisée. Le bout de la lame gisait toujours enfoncée dans le ventre d'Alys.

Pour la première fois, Candoloris montra une impression de stupeur qui venait tout autant du morcelement de l'Epée que de la capacité de cette mortelle à briser son sort et à la surprendre de dos.

Ne fait pas cela, ne te rendors pas, lui supplia Alys, les larmes perlant à la fois de douleur et de tristesse, essayant de contenir la Déesse de toute ses forces. J'ai vu par la lame de l'Epée. Quand la fille d'Aurorya la rejoint dans le Paradis, tu t'es effacée pour elle. Tu as aidé à repousser la 4ème Puissance quand elle a tenté d'envahir Enrika et tu n'as rien demandé en échange. Tu étais toujours seule et tu ne t'ai jamais plainte…

Un sentiment de colère envahit alors Candoloris, alors qu'elle tentait de se dégager de son étreinte.

Je ne connais pas la solitude, je suis une entité qui n'a pas de sentiment, je suis l'Epée! Qu'est ce qu'une mortelle comme toi peux me comprendre!

Je te comprends, car je te connais bien maintenant. Je ne veux pas que tu souffres à nouveau, plus jamais.

Les mains d'Alys rejoignirent celle de Candoloris, dont la main tenant encore le pommeau de l'Epée tremblait.

S'il le faut, réunit l'Epée. Mais je veux…faire partie de l'Epée. Je veux être avec toi, je veux faire partie de toi. Pour que tu ne sois plus jamais seule.

Une lumière blanche apparaît du ciel, illumine nos deux personnages, puis une fois éteinte ne laisse paraître qu'un lieu vide. Un long silence s'installe, puis, un murmure se fait entendre, presque imperceptible.

Tu connais mon nom, et qui je suis. Mais j'aimerais bien connaître le tien. Le nom de celle qui m'a causé tant de souci pendant tant de temps.

On m'appelle Candoloris.

C'est un nom de pureté et de lumière. Il te va bien.

Comment savais tu que j'étais si seule?

Une rencontre. Il m'a dit que la lame n'était pas tout. Qu'il y avait plus d'une face à une épée. Alors je me suis mis à chercher. Et j'ai enfin compris.

Pourquoi ris tu?

Tu vois? Tu ne peux pas nier que tu n'as pas de sentiment, j'ai t'ai vu juste sourire.

C'est un phénomène nouveau pour moi. Je découvre quelque chose que jusque là je n'avais jamais ressentis.

Et je suppose que tu en découvriras plus par toi même. Mais ne t'inquiète pas, je t'y aiderais.

L'Epée est enfin unifiée.

Alys : Cela a surpris les Faces de l’Epée, même le Pouvoir lui-même. Mais le Destin pouvait-il prévoir cela ?… Maintenant, je prie pour que toutes les âmes qui sont tombées pour libérer le Pouvoir trouvent enfin la paix, avec Candoloris à mes cotés…

C’est la fin de mon histoire, moi Alys Seesea, dernière descendante des chevalières Valis, et de Candoloris, l’une des Faces de la l’Epée, de la Lame Bleue : le Pouvoir.


"Maintenant, je prie pour que toutes les âmes qui sont tombées pour libérer le Pouvoir trouvent enfin la paix, avec Candoloris à mes cotés…"

APPENDIX :

Alys : Le Pouvoir de l’Epée n’était qu’un instrument au départ, et lorsqu’elle a accomplit sa tâche elle n’eut plus de raison d’être, c’est pourquoi elle est tombée dans un profond sommeil, en attendant un prochain but dans son existence…

Candoloris : Lorsque l’Epée est troublée de son sommeil, elle ne peut se rendormir qu’au bout d’un certain temps, il lui faut donc trouver une occupation qui puisse la distraire. L’Epée apparaît alors dans le monde, au hasard, n’importe où, et tombe au main de n’importe qui…

Alys : …Un pouvoir immense s’empare alors de son possesseur, qui devient alors une machine à tuer immortelle. Mais bien qu’immortel, son possesseur n’en est pas moins vulnérable et la douleur fait alors partie de son quotidien : douleur physique par les nombreuses blessures infligées lors de combat, douleur morale car l’Epée ne fait pas de différence entre allié et ennemis lors d’un combat.

Candoloris : L’Epée a la particularité d’absorber l’essence vitale de sa cible à chaque coup porté pour " se nourrir ", drainant peu à peu les forces de sa victimes, et en transfert une partie à son possesseur qui s’en sert pour se régénérer. Seule l’Epée décide de la quantité de flux vitale transférée à son possesseur.

Alys : En fait, l’Epée revitalise uniquement son possesseur lorsque celui-ci se sent très faible…